2014
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déplacement(s)
la maison du projet / les vivres de l’art
22 mai – 31 juillet 2014
Alors que j’étais confrontée à l’absence d’un lieu dans lequel développer ma pratique, une partie de mon travail a pris forme dans l’espace urbain. Les manipulations ont laissé la place aux dépenses. Des dépenses physiques qui se caractérisent par des protocoles très simples et une certaine économie de moyens : repérer un lieu / définir un cadre / activer une dépense.
L’attention portée à la fois à l’architecture, au corps en mouvement dans l’espace, croisée avec le déploiement de chantiers dans la ville de Bordeaux, a été déclencheur. De nouvelles perspectives visuelles s’ouvraient pour un temps donné, appelées à disparaître au gré du nouvel aménagement urbain. Saisir ce temps, ces points de vue éphémères pour développer des dépenses en fonction de l’agencement architectural des lieux. Les dépenses sont pensées en fonction de la captation vidéo. Il s’agit de repérer les cadrages que propose l’agencement d’architectures urbaines. Les gestes, mouvements et déplacements viennent alors souligner le rapport corps / espace, corps / architecture.
J’ai procédé à ce que j’ai nommé des repérages photographiques de lieux susceptibles d’être activés. Déplacements qui m’ont conduit par la suite à la série des éléments prélevés. Des éléments qui appartiennent à notre paysage visuel urbain familier, tels les plots en béton utilisés pour fixer les clôtures de chantiers, les séparateurs utilisés pour la signalisation de chantier sur la voie publique… prélevés, détournés de leur usage et rapportés dans mon champ d’expérimentation. Déplacer, procéder à des changements de matériaux plus malléables, plus organiques, des changements de poids, de densité, par moulage en crie d’abeille par exemple. Ces éléments prélevés, une fois moulés, moins immédiatement identifiables deviennent presque énigmatiques et sont appelés à être ré-activés au cours de performances.