Les Incartades 2022

Les Incartades est le nom donné à l’exposition d’été portée par l’association Arts & Montaut qui se déroule chaque année dans la commune de Montaut en Chalosse.

Déplacer des Jardins à Montaut.
En parcourant les terres de ce territoire de la Chalosse je déploie la cinquantaine de jardins réalisés à ce jour. Cheminer avec son jardin sous le bras « depuis les vergers de Damas » à travers les jardins de Montaut (40) et poursuivre un peu plus loin alentours sur les traces enfouies des groupes nomades de périodes encore bien plus anciennes, dont quelques outils perlent encore à fleur de terre comme si le temps remontait régulièrement à la surface.
Des jardins tissés qui nous offriraient cette possibilité pour un temps de nous abstraire du monde.

Déambulation et lectures dans les jardins de Montaut le 27 août 2022.
photos : Hélène Surget
Merci aux trois lectrices : Béatrice, Françoise et Mylène.

Sculpter la distance

Tout est en ordre, alors elle peut partir.
Texte d’élise Girardot pour l’exposition Sculpter la distance.

Vues de l’exposition Sculpter la distance – LEVD – 2014

Lieu d’Exposition En Voie de Déplacement (LEVD) est une association à géométrie variable créée en 2014. LEVD est un moyen de concevoir des cadres de production et de diffusion de l’art contemporain, indépendamment des institutions culturelles, galeries ou systèmes de résidences. LEVD

MEET#2 – METAVILLA

MEET #2 DIALOGUE / Déraciner

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→ METAVILLA / MEET#2 DIALOGUE « DÉRACINER » 

Du 4 au 6 novembre / Vernissage le 4 Nov 19h30. 
Le samedi et le dimanche de 15h à 20H. 
Diffusion en vitrine de 20h à 23h des vidéos d’artistes de Dialogue.
Micro-exposition en galerie retraçant l’exposition au MAC de Birmingham.

Dialogue est le nom d’un groupe de 7 artistes (Joss Burke, Dominique Etna Corbal, Peter Grego, Myfanwy Johns, Véronique Lamare, Tom Ranahan et Francis Viguera) de la Région Nouvelle Aquitaine et britanniques oeuvrant collaborativement entre le Royaume Uni et la France.
Habitant respectivement ces deux lieux, les artistes explorent la notion de distance, qu’elle soit géographique ou symbolique, et la confrontent par le partage à celle du numérique pouvant l’abolir ou la conforter. Cet espace intermédiaire permet d’instaurer un dialogue élaboratif d’une démarche artistique collaborative à distance par la mise en place d’un échange immatériel et matériel (courrier postal, communication numérique, interface Skype, expositions sur le terrain ou numérique). Des propositions visuelles émergent par ce point de rencontre où l’intervalle physique devient le lieu même de ces artistes leur permettant de créer une œuvre où les actions et les pensées convergent vers la question de l’échange inter-culturel. Ce sont les notions de frontières, de langues, de cartographies, de circulation des objets (symboliques, historiques ou culturels) et des personnes qui s’articulent ainsi de manière disjointe et apparente. Ayant des pratiques différentes et complémentaires – en passant de la performance à la gravure puis de la vidéo à la peinture ou encore à la sculpture, le groupe Dialogue par sa démarche collective ouvre une œuvre commune multi-composite mettant en tension la question de l’altérité dans cette dimension interactive. C’est dans l’idée du déracinement, de l’acte et du geste même de «déraciner » qui met en cohabitation ces différentes composantes de la pensée que se développe leur plus récente œuvre collaborative. C’est dans cette interrogation même que ce lieu-oeuvre « Metavilla » porté par la question du devenir-monde, accueille les travaux artistiques de ce groupe présentés en ce moment au MAC à Birmingham sous le nom de « Déraciner * ».

En images sur le site de METAVILLA

Diffusion en vitrine de la vidéo Pour des prunes /

 

*A l’occasion de cette manifestation le catalogue de l’exposition de Birmingham enrichi de quelques œuvres originales des artistes sera proposé en tirage limité numéroté – 10 euros

Quelques pièces uniques ajoutées au catalogue /


[crayon + impression sur papier]

 

METAVILLA
◆ 79 cours de l’Argonne Bordeaux
◆ TRAM B arrêt Saint Nicolas

Pour des prunes* EN

From the orchards of Damascus, a few roots with a little earth still attached,
just enough to settle anew, pursuing the west.
Wandering roots, roaming, growing, expanding, multiplying and mixing
according to the places crossed, the cultures shared.
Multiple roots, wide open. Not buried.
That unfold on the surface, in full light.
Universal arborescence. Of water, arteries, nerves…vascular.

Par la pensée de l’errance nous refusons les racines uniques et qui tuent
autour d’elles :
la pensée de l’errance est celle des enracinements solidaires et des racines
en rhizome.(1)

My roots are not what restrains me but are part of me.
They add to my complexity and enable encounters, to be opened-minded.
The robust and fragile, tie me to my memories, real or imaginary.
They stretch and lead me.
Some detach themselves.
And so I walk, my roots under arm, with the mixed scent of almond and cherry.

From the orchards of Damascus…
wandering souls pursuing the west.

 

(1) Edouard Glissant in Plilosophy of Relation (ed. Gallimard-2009)
E. Glissant conceives identity as plural and not as a unique root killing everything around itself.
Rhizome is a multiple root which goes out and meets other roots. E. Glissant refers to the concept
of rhizome developped by G. Deleuze and F. Guattary in Mille plateaux.

 

*This French expression has no sens in English because it is aligned to an episode
of French history. The equivalent expression would be « something for nothing,
for peanuts. »

 

Juste prélevés de réels

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« Pour vivre au quotidien il nous faut être assurés dans nos relations aux espaces que nous traversons, architectures qui nous abritent, objets qui nous accompagnent.  Humains nous les organisons, les construisons, les inventons pour faciliter nos déplacements, gestes, jusqu’à ne plus les percevoir vraiment que dans une trouble conscience d’économie, d’obligations, d’habitudes. C’est dans les relations à ces différents éléments, que Véronique Lamare a opté pour un pas de côté. Elle a engagé un travail d’interrogations modestes sur et avec son propre corps source d’expérience propre, la seule à laquelle on puisse avoir accés vraiment, même confusément. Pour cela il aura fallu se reconnaitre d’abord comme on pourrait dire naître à soi, identifier ce corps particulier, individuel qui fonde tout rapport au monde, le fait exister avec les autres et le différencie.
Véronique Lamare est un corps urbain, qui dans ses déambulations affectionne les lisières des villes, les architectures en construction, les ruines d’édifices contemporains déchus, l’espace intime d’un appartement, les objets oubliés des chantiers, la surprise d’un livre abimé au sol ouvert à la phrase : « -Tout est en ordre. – Alors je peux partir. », la boxe.
Des choix on le voit particuliers qui signent l’individu qui va se mettre à l’épreuve en prenant le risque de dépayser, décontenancer, voire déraciner l’ordinaire, et pour cela le penser, l’agir, l’enregistrer, en proposer un regard bordé, un cadrage, une empreinte, provoquant ainsi une relation questionnante.
Des « boites » de plâtre blanc cylindriques, certaines couvertes, des « couronnes » de cire brun ocré jaune ou rougeâtre, en autant de formes différentes, dont l’une avoue en son sommet un déchirement de la peau, cheminent en plusieurs postures au plus près du sol. Il faudra se pencher vers ces objets intrigants dans leur simplicité, se laisser aller aux analogies qui feront deviner dans quelque chose comme deux « anses » en symétrie, deux oreilles en creux qui ouvrent alors sur la possibilité d’une « boite cranienne ». Car il s’agit bien de matrices de l’empreinte du crane de Véronique qui ont été ainsi gardées comme telles en leurs matériaux, ceux nécessaires à un moulage qui n’aura pas lieu. Les objets comme autant de miroirs en creux de ce qui n’est jamais accessible à sa propre vue révèlent des crânes commes des récipients sommaires ou des vides que seule la forme d’entour peut faire exister. Un crâne qui dans ses mutations successives se démultiplie comme autant d’individualités additionnés toutes semblables et différentes déposées au plus prés de la terre comme en un ultime retournement de la vie.
C’est ainsi par renversements successifs que Véronique Lamare démantèle,  déconstruit les relations d’usage aux objets.
Le séparateur de voies blanc et rouge si léger qu’il doit être lesté pour tenir au sol, se trouve si alourdi une fois moulage de cire qu’il faudra un chariot pour pouvoir le déplacer alors même que sa forme est re-produite au plus près. De même pour les plots de béton qui fixent au sol les clotures de chantier mobile. Le poids obligé se retourne ici en légèreté au point de devenir »Flotteur ». Ils connaissent aussi leur matrice, une boite de plâtre blanc au plus près d’eux mêmes qui permet de les ranger pour les conserver eux qui ont été négligés, oubliés au sol, parce qu’utiles certes mais mis au rang de simple accessoire insignifiant.
Elle agit aussi avec ces objets en mutation leur accordant une nouvelle réversibilité. Le moulage de cire du plot de chantier sorti de l’espace public qui est sa seule justification, est porté sur son chariot dans le lieu intime et restreint de l’appartement. Le chariot permet le déplacement de l’objet alourdi, obligatoirement immobile quand il est en usage. Et c’est le corps allongé de l’artiste, comme si elle avait opté pour la posture même de l’objet, au sol, qui va pousser, faire glisser, rapprocher, éloigner en infimes déplacements contraints à la fois par l’espace et le poids.
L’action enregistrée par la vidéo (retenue aussi en montages photographiques) est cadrée soigneusement au plus près de l’articulation des deux corps qui semblent du coup se mettre en mouvement mutuellement, agir l’un par l’autre. Corps humain qui dans cet entre-deux doit déployer une grande force mais dans une tension horizontale, rampante, contrainte à une douceur alanguie par sa position même au sol.
Les actions qui semblent reposer sur la conviction d’une égalité des corps s’inscrivent en des programmations qui peuvent s’originer de la grande banalité du quotidien  comme « Soin au plancher » poétisé en un second temps en « A fleur du sol (dépense de salon) » . Mécanisme courant chez l’artiste qui développe en plusieurs temps une même expérience, la remet à l’épreuve de la connaissance acquise, du renversement lié aux différences d’espaces.
Le corps de Véronique Lamare entre danse et exercice sportif, déploie une partition simple mais qui englobe une successions des possibles du corps mis en situation. Son corps de femme s’oublie en corps funambule dépouillé d’identité véritable, se mue parfois en objet glissant déplacé par une force discrète, presque invisible, reprend des gestuelles très ordinaires pour des variations qui peuvent rencontrer un écho ailleurs.
Elle nous laisse sur une ligne de crête où l’ordinaire glisse discrètement vers un insaisisable, où les certitudes gagnent en instabilité, où l’étrangeté vient à s’immiscer dans nos usages. »

Claire Paries

ICI/Là

   ICI/Là

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SUPERNATUREL

SUPERNATUREL2016

Le temps d’une soirée, cinq artistes plasticiens investissent un espace
naturel du Haillan. Frondaison, canopée, silhouettes arborescentes,
herbes folles deviennent à la nuit tombée le décor d’une composition
artistique faite d’œuvres sculpturales, photographiques, de performances,
de mapping projetés dans les cimes… Les artistes s’approprient le lieu
et créent l’espace d’une nuit une mise en scène surprenante, aux confins
des rêves et de l’imagination.

Artistes invités /
Céline Domengie, Pierre Fossey, Véronique Lamare, Boris Lhoumeau,
Emmanuel Penouty.

Commissariat /
Annabel Albrech